Edris accompagnait Alyna sur le chemin vers Hightower, gardant un silence aussi épais que la forêt qui les entourait. Son visage fermé et sombre ne laissait rien transparaître de ses pensées ou de ses intentions. Il était entièrement dévoué à sa mission, sa loyauté envers la reine Ravenna Dragonbreak le guidant dans chaque mouvement.

Malgré le silence oppressant qui régnait entre eux, Alyna pouvait sentir la tension dans l'air. Elle savait qu'elle était entre les mains d'un homme dont les actes passés avaient été marqués par la violence et la loyauté aveugle envers sa souveraine. Cette connaissance ne pouvait qu'ajouter à son malaise alors qu'ils progressaient à travers les terres inconnues en direction de la capitale.

Chaque pas les rapprochait un peu plus de leur destination, mais aussi de l'incertitude de ce qui les attendait à Hightower. Et tandis que les kilomètres défilaient sous les sabots des chevaux, le silence entre Alyna et Edris semblait devenir de plus en plus lourd, chargé d'une tension palpable.

Depuis leur départ de Forestcave, Alyna n'avait pas décrochée un mot. Installée sur une selle masculine, elle regardait droit devant elle, guidant sa monture d'une main ferme et habile. Son visage paraissait impassible, pourtant on pouvait noter la légère moue qu'elle adoptait encore lorsqu'elle était contrariée. La route jusqu'à Hightower était courte comparée au périple que devait effectuer sa soeur. Pourtant, elle n'avait aucune envie de chevaucher seule au côté d'un homme qui devait être un danger à l'état brut. Elle risqua un regard vers son compagnon de route. Elle ignorait qui il était et ce qu'il avait accompli pour le compte de leur souveraine. Elle ignorait également qu'elle était sans doute l'une de ses plus proches parentes. Ses cheveux argents étaient les mêmes que ceux de Ravenna et son regard clair n'avait rien à lui envier.

Manquant de croiser son regard, Alyna détourna vite la tête pour observer la forêt alentour. Elle était encore en terrain connue et craignait d'atteindre la capitale. La grande cité de Hightower devait être beaucoup moins paisible ; elle l'avait lu dans ses livres d'histoire. La cité avait été entièrement construire par la magie des Dragonbreak et des Bloodhunter, ses ancêtres, atteignant un niveau de perfection jamais égalé dans l'histoire du royaume. Aujourd'hui, la déchéance progressive de leur lignée ne leur permettait plus d'accomplir ce genre de prouesse. Alyna ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elle aurait pu accomplir en d'autres temps. Elle poussa un soupir soudainement agacé et lâcha : "Comptez-vous garder le silence jusqu'à notre arrivée à Hightower ? Votre langue aurait-elle été coupée par Sa Majesté ?" impatiente et frondeuse, comme toujours.

"Non mademoiselle, sa Majesté est loin de m'avoir coupé la langue mais je ne suis pas là pour vous être agréable. Mon rôle à vos côtés consiste en votre sécurité et la garantie que vous arriviez saine et sauve à la capitale."

La voix d'Edris était ferme, dépourvue de toute trace de douceur ou de courtoisie. Il ne se souciait guère de faire bonne impression, son devoir était clair et il ne déviait pas de son objectif premier : protéger Alyna à tout prix. Ses paroles étaient comme des flèches, droites et directes, révélant son dévouement absolu envers sa mission.

Bien que sa réponse puisse sembler brusque, elle reflétait la rigueur et la discipline d'un soldat aguerri. Edris était un homme d'action, pas un bavard. Il mettait en avant sa détermination à veiller sur la sécurité de la jeune femme, ne laissant aucune place à des discussions futiles ou des distractions inutiles.

Son regard était sérieux, empreint d'une autorité naturelle qui ne laissait aucun doute sur sa capacité à remplir sa tâche. Alyna pouvait sentir la force de sa présence à ses côtés, même si ses mots étaient peu amènes. Elle comprenait maintenant que sa sécurité était entre de bonnes mains, même si celles-ci semblaient plutôt dures et austères.

C’était la première fois qu’elle entendait le son de la voix de l’homme qui l’accompagnait depuis trois jours. Son ton était tranchant, viril, ne laissant aucune ouverture à la discussion. Alyna doutait d’en apprendre plus sur le rôle qui lui était destiné à son arrivée au palais royal. Sa bouche se tordit en une moue boudeuse et elle grommela dans sa barbe (inexistante) : « Surtout, ne vous montrez pas plus aimable... », tandis que son regard se fixait sur la route. Quels dangers pouvaient-ils les menacer dans ces bois ? Elle se rendit compte qu’elle était bien ignorante des choses de la vie et que cette ignorance était dû à cette éducation protégée. Elle n’avait jamais eu à se soucier d’éventuels bandits ou de guet-apens. Évidemment, la réalité aurait été toute autre si elle avait été un homme.

Alyna n’abandonnait toutefois pas la partie, poursuivant sa réflexion : « Je ne doute pas arriver saine et sauve à la capitale, mais je m’interroge sur l’intérêt soudain de Sa Majesté à mon égard. Je doute d’être en mesure d’accomplir ce qu’elle attend de moi. » fit-elle simplement, n’oubliant qu’elle parlait sans doute à l’un des plus fidèles de la souveraine. Elle ignorait tout de lui, jusqu’à son nom, mais elle ne pouvait que se douter de sa dévotion et, elle devait l’avouer, en était un peu impressionnée. Loin de la ville, on imaginait que la reine avait beaucoup d’opposants. Pourtant, le nombre de ses partisans devaient être tout aussi élevés pour qu’elle se maintienne ainsi au pouvoir depuis tant d’années.

Au son de la voix d'Edris, aussi tranchante que l'acier dont il maniait la lame, la jeune femme à ses côtés se renfrogna et laissa échapper un léger grognement de mécontentement, murmurant quelques mots à peine audibles pour elle-même. Elle savait pertinemment qu'il n'était pas là pour lui faire la cour, mais pour une seule et unique raison : garantir sa sécurité et l'escorter jusqu'à Hightower, que cela lui plaise ou non, et peu importe les obstacles qui pourraient se dresser sur leur chemin.

Après un bref instant de silence, elle rassembla son courage pour reprendre la parole, exprimant cette fois-ci ses doutes quant à sa propre capacité à remplir la mission qui lui avait été confiée. Dans un ton ferme mais empreint de réconfort, Edris répondit :

"Si sa Majesté vous a demandée, c'est parce qu'elle a pleinement confiance en vos compétences. Si vous doutez de vous-même, ayez foi en elle."

Dans ses paroles, se reflétait toute la dévotion qu'il portait à sa souveraine, ainsi que sa loyauté indéfectible envers celle qu'il servait avec une fidélité inébranlable depuis tant d'années. Il incarnait l'essence même du devoir, prêt à sacrifier sa propre quiétude pour assurer la sécurité et les volontés de sa reine.

L’idée que cet homme puisse avoir été envoyé pour la courtiser n’avait pas effleuré une seule seconde l’esprit d’Alyna. Elle avait bien compris, par son allure martiale, son ton sévère et l’immense épée qu’il arborait toujours à son côté qu’il était un homme de guerre. Elle ne doutait pas que, par ses mains, beaucoup d’êtres avaient péris pour le compte de la reine. Elle était presque certaine qu’il avait œuvré pour elle lors de la Grande Purge, il y a presque dix ans. Un frisson d’horreur lui parcourut la colonne un bref instant, alors qu’elle se remémorait cette terrible nuit. Son cheval fit un écart, glissant dangereusement vers le fossé ; d’un simple claquement sévère de la langue, la jeune femme fit revenir sa monture sur le droit chemin. Elle avait une autorité naturelle qui ne demandait qu’à sortir, un charisme dont elle n’avait pas encore conscience. D’un geste, elle flatta l’encolure de son cheval pour le rassurer avant de poursuivre la conversation.

« Comment est la capitale ? Et Sa Majesté ? »

Cette question lui brûlait les lèvres depuis le début de leur périple. Elle voulait savoir à quoi s’attendre, par peur peut-être, mais surtout par curiosité. Alyna avait bien conscience que son gardien n’avait aucune envie de converser avec elle, mais une fois arrivée elle en serait débarrassée. Que pourrait-il faire hormis rapporter ses propos à la souveraine ? Elle ne risquait rien, si elle se montrait prudente et mesurée dans ses paroles.

Le regard conciliant qu'Edris adressa à Alyna lorsque sa monture fit un écart témoignait d'un certain respect pour ses compétences de cavalière. En tant que soldat aguerri, il reconnaissait la maîtrise d'un cavalier expérimenté quand il en voyait un. Bien qu'il fut prêt à intervenir pour la rattraper, il n'eut pas besoin d'agir, ce qui renforça un peu plus son impression positive à son égard.

Cependant, son humeur semblait s'assombrir lorsque Alyna posa une nouvelle question, cette fois-ci sur la capitale et sur la souveraine elle-même. Il se demanda si elle ne pouvait pas attendre leur arrivée à Hightower pour avoir les réponses à ses questions diverses. Malgré tout, il prit le temps de lui répondre, cherchant ses mots avec précaution :

"La capitale est... immense, bien plus grande que le pittoresque petit bourg où vous avez grandi. Quant à sa Majesté, elle est l'exemple même de la beauté et de la justice en toutes circonstances."

Son ton était empreint de respect et de loyauté envers la reine, même s'il ne pouvait dissimuler une certaine réserve. Il semblait être un homme de peu de mots, gardant ses pensées pour lui-même et révélant peu de détails sur la souveraine ou sur la capitale. Peut-être y avait-il des sujets qu'il préférait ne pas aborder, mais il remplissait avec sérieux et dévotion son rôle de protecteur envers Alyna, l'escortant vers une destinée qu'elle ne connaissait pas encore.

La voix vibrante du soldat était celle d’un vrai dévot. Alyna sentit qu’elle avait affaire à une âme entièrement sous l’emprise de la reine, une de ses créatures les plus dévouées et, sans doute, la plus docile. Si la reine lui demandait demain de la noyer dans le fleuve Ycore, il le ferait sans la moindre hésitation, ni le moindre remord. La jeune femme adopta une allure pensive : sa réponse ne l’avançait guère. En effet, son compagnon n’était pas des plus loquaces et – évidemment – il mettait Ravenna sur un piédestal. En quoi tuer toute une génération de jeunes enfants était une manifestation de son sens de la justice ? Alyna retint cette question qui lui brûlait les lèvres, lui laissant un goût amer dans la bouche. Elle se baissa pour éviter une branche, tandis que derrière le chariot tiré par deux bœufs portant ses malles avançait péniblement ; la terre avait été rendue boueuse par une récente pluie à laquelle ils avaient échappé de justesse.

La jeune femme ne voulait pas pousser sa chance trop loin. Visiblement, le soldat rouge ne lèverait pas la main sur elle, comme l’aurait fait un Léandre ou un Erold Crighton, mais elle ne souhaitait pas qu’il puisse émettre le moindre doute à son sujet lors de son rapport. Il devait avoir l’oreille de la reine et, après tout, Alyna tenait encore à sa tête. Elle décida donc de changer de sujet pour revenir à des questions plus… pratiques.

« Combien de temps nous reste-t-il avant d’atteindre Hightower ? »

Une question légitime, puisque personne n'avait daigné la tenir informée de l'organisation de ce voyage. Elle avançait dans un flou total, à l'aveugle, découvrant petit à petit l'avenir qui lui était destiné.

Edris était véritablement l'incarnation même de la dévotion envers la souveraine. Il avait été modelé par le pouvoir royal, façonné pour satisfaire le moindre des ordres émanant de la reine. Il se souvenait avec une précision glaciale du jour où la grande purge avait été ordonnée. Ce jour-là, il avait senti le poids des regards peser sur lui alors que la reine lui avait donné cet ordre implicite. Il avait compris que cela signifiait de mettre à mort les enfants, même les siens. Mais sans hésitation, il avait obéi, démontrant ainsi son indéfectible loyauté envers sa souveraine. Les souvenirs de cette nuit sinistre, de l'acte irréversible qu'il avait commis, restaient gravés dans son esprit, hantant ses nuits, mais il gardait ces pensées pour lui-même, enfermées derrière la façade impassible qu'il affichait au quotidien.

Résigné à répondre aux questions de la jeune femme qu'il escortait, il ressentit un soulagement lorsque la suivante fut plus pratique. Il préférait de loin les discussions pragmatiques aux échanges superficiels. Alors, avec sa simplicité habituelle, il lui donna des informations concrètes sur leur progression et leur prochain arrêt :

"Nous arriverons d'ici à demain tout au plus. Nous nous arrêterons pour la nuit dans une auberge. Toutefois, si vous avez besoin d'une pause, il vous suffit de la demander."

Son ton était toujours ferme et direct, mais il semblait s'être légèrement adouci, montrant ainsi une facette plus humaine derrière sa carapace de soldat. Le chariot ralentissait leur avancée, mais ils gardaient un rythme constant. Edris avait hâte de retrouver son foyer et la reine, ressentant une inquiétude palpable à l'idée de laisser sa souveraine trop longtemps seule. Son engagement envers elle était absolu, prêt à sacrifier sa propre vie pour la protéger, même s'il gardait ses sentiments profonds soigneusement dissimulés derrière son masque d'acier.

Alyna ne l’avouerait sans doute jamais, mais elle souhaitait faire bonne impression. Non par esprit de loyauté, mais par souci de faire ses preuves. Son lignage était tout aussi important que celui de la souveraine. Après tout, elles étaient cousines – éloignées certes – mais liées, qu’elles le veuillent ou non, par le sang. Une bien faible magie coulait encore dans leurs veines et elles en étaient les dernières représentantes. Aussi chassa-t-elle la proposition d’Edris d’un revers de main :

« Tâchons de garder le rythme, je n’ai aucune volonté de vous ralentir. Et cette chevauchée est encore relativement paisible. Je gage que nous gagnerons la route principale dans peu de temps. »

La route serpentait paresseusement à l’horizon, le long d’une rivière argentée qui suivait un paysage vallonné. Quelques collines verdoyantes laissaient paître des vaches à l’horizon au sein d’enclos plus ou moins bien réalisés. Alyna observait cela avec un œil neuf, celui d’une jeune fille qui n’avait jamais quitté l’enceinte du logis familial. Si elle avait connaissance que le monde était vaste, elle l’expérimentait pour la première fois d’elle-même. Et elle se surprit à se demander comment serait le monde si les femmes possédaient plus de liberté. Elle secoua la tête, se baissant pour flatter l’encolure de Géant, sa monture. La jeune femme était attentive à la moindre variation de sa course, au moindre frémissement de ses naseaux, à l’orientation de ses oreilles. Gudolf lui avait tout appris ; elle ne lui en était plus que jamais reconnaissante.

« Vous ne m’avez pas donné votre nom, Monsieur. »

Alyna avait parfaitement raison, bientôt ils gagneraient la route principale et ses dangers mais pour le moment, Edris pouvait encore se permettre quelques instants du répit qu'offrait ce petit sentier et si il avait craint que la demoiselle au tempérament revêche lui avait glissé le gouverneur ne cherche à lui échapper, il était rassuré de voir qu'il n'en était rien. Aussi Edris avait donné son nom à Alyna sans fioritures ni hésitations. "Edris Fireborn", avait-il simplement répondu. Son ton était direct, mais pas dépourvu d'une certaine douceur sous-jacente. Ce nom, bien qu'associé à une naissance illégitime, portait avec lui une aura de loyauté et de dévouement envers la souveraine.

Né bâtard royal, Edris avait été destiné dès sa naissance à une vie vouée au service militaire, une existence marquée par les armes et le devoir envers la couronne. Pourtant, malgré sa naissance en marge de la légitimité, il ne percevait aucune fatalité dans sa situation. Au contraire, il embrassait pleinement son rôle, trouvant satisfaction et avantages dans sa position.

En tant que demi-frère de la reine, il entretenait avec elle un lien particulier, forgé à la fois par le sang et par la confiance mutuelle. C'était un homme d'action, prêt à affronter tous les défis au service de sa souveraine, avec une loyauté inébranlable qui transcendait les liens du sang. Edris aurait donné sa vie pour la protéger sans hésiter une seule seconde, mais en échange, il savait qu'il bénéficiait de sa confiance et de son estime.

C'était cette confiance qui l'avait amené à confier à Edris la mission de ramener Alyna Warcross. Au début, il avait suggéré d'envoyer quelqu'un d'autre à sa place, ne voulant pas laisser la jeune femme seule. Mais il avait rapidement compris le ton impérieux de la souveraine et avait donc obéi sans protester. À présent, ils étaient sur le chemin du retour, et le soldat en lui était soulagé.

"Si jamais je vous ordonne de partir en avant, je veux que vous obéissiez. Rendez-vous à la prochaine auberge au plus vite et attendez-moi là-bas, je vous rejoindrai."

Bien que le ton employé fût plus doux que précédemment, il s'agissait toujours d'un ordre. En cas de danger, il ne voulait pas qu'elle hésite un seul instant.

Edris Fireborn. Le fruit d’une union illégitime, marqué par le nom qui exposait au monde sa bâtardise. Était-ce bien juste de condamner les enfants pour les erreurs de leurs parents ? Dans tous les cas, la tradition avait été instaurée il y a des siècles et subsistait depuis. Alyna ne parvint pas à dissimuler l’éclat de surprise dans son regard, mais ne fit aucun commentaire désobligeant. Bien sûr, cela ne la regardait en rien, mais dans ses souvenirs le nom Fireborn était spécifiquement associé aux bâtards de la maison Dragonbreak. Pouvait-il être un descendant de feu le roi ? Un cousin de la reine ? Ou bien cela n’avait-il rien à voir ? Elle brûlait de curiosité, mais elle devait apprendre d’arriver au palais pour mener son enquête. Elle doutait que son camarade ne goûte au jeu de l’interrogatoire comme Nan le faisait si bien.

Elle avait donc hoché la tête, poursuivant leur route en silence jusqu’à ce que son comparse ne le brise. Alyna était tant et si bien perdue dans ses pensées qu’elle sursauta. Malgré le ton apaisé, sa voix restait rude et elle n’y était encore pas accoutumée. Son cœur s’emballa dans sa poitrine et elle se maudit de cette faiblesse, elle qui ne voulait aucune erreur de parcours jusqu’à son arrivée à Hightower.

« Oui. Oui, évidemment que je vous obéirai. Je tiens encore à ma tête et à mon intégrité physique. » fit un peu brusquement la jeune femme sans lui jeter un regard. Elle n'avait rien d'une combattante, comme les femmes de Nörse ou de l'Al-Khazar. Une petite princesse, voilà ce qu'elle était : choyée et protégée par les siens. Elle ne voyait pas bien ce qu'elle aurait pu accomplir au milieu d'une foule en colère ou de bandits, hormis leur faire une démonstration de quadrille ou leur jouer un petit air sur sa flûte à bec.